
Installé à Paris depuis plus de 20 ans, Souhayl A est un Artiste-photographe dont le travail a été exposé dans plusieurs pays de par le monde. Il est l'Auteur du livre « Gangsta Dating Story ». Il est le fondateur du concours Black & White Photo Awards et de Paris International Street Photography Awards, un des plus grands concours au monde dédié à la photographie de rue. Il a fait partie de l'équipe fondatrice initiale qui est à l'origine de la création du festival « Selma Photo Nights » et a collaboré de 2017 à 2024 en tant que membre de la direction artistique du festival Les Nuits Photographiques de Pierrevert. Classé par le magazine Fotoslovo parmi les 10 photographes de rue les plus influents au monde : N°4
« Souhayl A est un jeune photographe nouvelle génération, créatif et tenace. Son travail au coeur des gangs américains, fruit de son audace a séduit notre rédaction avec des images d'une force inouïe ! » Chasseurs d'images n° 376.
Sa photographie adopte souvent un point de vue (post)documentaire avec un regard d’auteur souvent décalé par rapport au réel : « En partant souvent d’une situation existante et sans chercher l’exactitude, je tends à m’éloigner du style classique de narration documentaire, pour essayer de développer plutôt un angle de vue « artistique » dans mes projets. Ce qui laisse plus libre court à l'imagination de chacun quant à l'interprétation du message photographique que je veux véhiculer ».
En général, je puise mon style photographique dans mes sensibilités et convictions profondes, mes assimilations visuelles forgées lors de mes voyages à travers le monde ainsi qu'à travers mes différentes rencontres.
En Street Photography discipline en plein renouveau qu’il enseigne tous les week-end lors de workshops, Souhayl A est connu pour être l'un des meilleurs au monde, un spécialiste donc de la photo « instantanée » et du « portrait sur le vif ». Durant les dix dernières années, il a documenté de long en large les quartiers populaires du nord de Paris mais aussi les rues de plusieurs grandes métropoles du monde :
« A vrai dire en photographie de rue je n'ai rien inventé de nouveau, j'ai juste repris le concept d'« instant décisif » de Cartier-Bresson pour l'actualiser à la lumière des sentiments qui dominent notre époque... Lorsque votre intention n'est pas de voler les clichés mais plutôt d'échanger avec les gens, il existe une fraction de seconde où les sujets sont authentiques et réalisent à peine qu'ils sont en train d'être photographiés... C'est ce temps de pondération sur lequel je travaille depuis des années maintenant qui m'intéresse plus que tout. Ce petit moment d'équilibre où le sujet hésite à vous faire un sourire ou à vous rentrer dedans... Cela parait simple mais ça nécessite une certaine préparation en amont et une gestion hasardeuse, parfois chaotique de l'après. »
Par son style reconnaissable via son cadrage géométrique, l’esthétique de sa composition marquée par un certain « réalisme poétique », son empathie envers les gens qu’il photographie, Souhayl A a su ressusciter le courant humaniste de la photo de rue qui avait été relégué au livres d’histoire avec la disparition de ces deux grands représentants Henri Cartier Bresson et Willy Ronis. Désormais la photo de rue humaniste vit de nouveau sur les réseaux sociaux ou Souhayl réunit à travers ces différents comptes instagram une large communauté de followers qui se compte par centaine de milliers.
Aujourd’hui Souhayl poursuit des projets personnels en photo de rue, mais affirme ne pas se limiter à cette seule discipline qu’il continue d’utiliser comme porte d’entrée vers d’autres types de projets qu’il appelle « essais photographiques » ou « docu-fictions ». Souvent autour de thématiques qui lui sont favorites comme les relations entre différents genres dans les milieux fermés ou les aspects culturellement aliénants engendrés par les sociétés de consommation libérales mondialisée :
« Il existe des règles plus au moins énoncées en photo de rue que tout le monde essaye tant bien que mal de suivre à la lettre. Or le problème que j’ai aujourd’hui en tant que photographe qui a presque tout expérimenté en photo de rue, c’est que ces règles-là, ce n’est pas moi qui les ai écrites !..Pour moi, en dehors du photojournalisme qui devrait continuer à documenter l’exactitude du réel, pour les autres disciplines non engagées y compris donc la photo de rue, il faut arrêter de cadrer et encadrer le propos photographique avec des textes long et via la médiation des experts et facilité l’accès directe du public à l’œuvre d’un photographe via le contexte ou la narration imagée avant toute légende. Dans une ère de postmodernité, la canalisation et l’interprétation du message photographique devrait appartenir aussi au spectateur et non seulement au photographe. Ce dernier devrait arrêter de prêcher le puritanisme, libérer le champ des possibles en laissant une grande part à la fiction dans ces projets car à notre époque la frontière entre le réel et le récit fictionnel n’a jamais été aussi brouillé. Pour libérer sa créativité, il est donc primordial pour un photographe de ne plus focaliser toute son énergie sur la seule prise de vue pour avoir une vision bien plus large des choses. Un récit photographique peut aussi se construire autrement en tirant profit de tous les autres outils technologiques et matériels dont pourrait disposer aujourd’hui le photographe. »
Vous êtes un autodidacte, comment et pourquoi en êtes-vous arrivé à la photographie ?
J'ai appris à tirer avantage de ma solitude pour en faire une force. J'ai ainsi passé beaucoup d'années à observer les autres pour essayer de comprendre leur comportement. J'ai appris donc bien avant que la photographie arrive dans ma vie à décoder et anticiper certaines situations au point de pouvoir les prédire parfois à l'avance. La photographie au même titre que la culture artistique est arrivée bien plus tard dans ma vie à partir du moment où j'ai commencé à voyager. Je dirai que dans mon cas la photographie est le dernier moyen d'expression que j'ai trouvé, résultat d'un lent processus de maturation intellectuelle.
Vos photos ressemblent parfois à des portraits, faites-vous posez vos modèles dans la rue ?
Vous faites surement référence à mes photos Instagram qui font partie d'un projet que je mène à Paris depuis une dizaine d'années maintenant. Non il ne s'agit pas de photos posées, puisque je travaille depuis longtemps maintenant sur ce que j'appelle un moment de pondération, une sorte d'« instant décisif consenti » que j'ai emprunté à HCB et que j'essai d'actualiser à la lumière des sentiments qui dominent notre époque.
« Lorsque votre intention n'est pas de voler les clichés mais plutôt d'échanger avec les gens, il existe une fraction de seconde où les gens sont authentiques et réalisent à peine qu'ils sont en train d'être photographiés... C'est cette fraction de seconde hyper précaire sur laquelle je travaille depuis des années maintenant qui m'intéressent plus que tout. Ce petit moment d'équilibre où le sujet hésite à vous faire un sourire ou à vous rentrer dedans... Cela paraît simple mais cela nécessite une certaine préparation en amont et une gestion hasardeuse, parfois chaotique de l'après. »
Votre travail n'est ni du documentaire, ni du pur artistique, comment peut-on le considérer ?
C'est vrai, bien que je démarre souvent dans mes projets d'une situation qui est ou qui pourrait être réelle. Le coté documentaire, ne va m'intéresser que de façon relative. Je trouve que le documentaire, qui est une variante du photo reportage sur un temps un peu plus lent, s'est constitué au fil du temps des codes et des réflexes qui ont enfermé le genre dans une vision monolithique, qui devient à postériori monotone. Moi je parie plus sur le ressenti et l'intuition comme moyen de toucher l'inconscient des gens. Libre ensuite à chacun selon ses propres idéaux et angoisses, de démêler parmi mes travaux, ce qui à ses yeux est authentique ou plutôt fictionnel. Nous vivons une époque où l'homme est sensé avoir suffisamment de culture visuelle et de maturité intellectuelle pour se faire une idée du monde qui l'entoure, sans avoir besoin d'une quelconque médiation. Cela dit, je suis conscient qu'au fil des années, le caractère documentaire prendra indéniablement le dessus sur l'aspect subjectif par exemple dans mes images de photo de rue des quartiers nord de Paris. Cela participe d'une trajectoire et dynamique naturelle des choses.
Des photographes qui vous ont inspiré pour ce travail ?
Les portraits magistralement exécutés à la chambre de August Sanders ou l'on se demande ce qu'il avait pu dire aux gens avant de les prendre en photo. Les auto-portraits avant-gardistes de Lee Friedlander. Les photographies d'enfants de rue pauvres et des déclassés aux Etats Unis de l'entre-deux-guerres de Lewis Hine, qui est pour moi le précurseur de la photographie sociale. L'humour et le sens de la dérision qu'il y a dans les photographies de Richard Kalvar. Je suis aussi sensible aux travaux des photographes humanistes de l'école française comme : André kertész, Brassai, Henri Cartier-Bresson, Izis ou Marc Riboud...
Un livre que vous recommandez ?
Deux livres que je lis en ce moment: « Comprendre une photographie » de John Berger et « Photographie et société » de Gisèle Freund. Comme livre de photos ou beau livre, si je devais n'en retenir qu'un alors je dirais le livre « New York » de William Klein en deuxième édition, la première étant plus une performance de maquettage, la seconde mettant plus en valeur les photos de l’auteur et le style rock'n'roll de ce photographe atypique que j’apprécie beaucoup.
Expositions :
2024 : Exposition du livre « Gangsta Dating Story » + tirages à la galerie Rachel Hardouin
2024 : Exposition collective du livre « Gangsta Dating Story » à Arles Book Fair
2024 : Exposition de la série « Gangsta Dating Story » à la gallerie Josephe Paris durant l'événement ImageNation
2023 : Exposition collective « L'Absurde » à The Chateau Gallery Louisville Kentucky USA
2023 : Exposition collective « The shadow aspect » à Praxis Gallery Minnesota USA
2023 : Exposition collective avec une photo au CIP Festival à Chania en Grèce
2023 : Exposition du projet « Walking Paris With Love » au Festival Photo Xposure Sharjah à Dubai
2022 : Exposition du projet « Walking Paris With Love » au Festival Photo Montélimar - Présence(s)
2021 : Exposition de la série « Moroccan Views » à l'institut français d'Essaouira
2021 : Exposition de la série « Walking Paris with love » au festival Phodar Bulgarie
2021 : Exposition de la série « Walking Paris with love » au festival GSPF, Gutenberg Suède
2021 : Exposition de la série « Walking Paris with love » à la galerie Sonia Monti
2020 : Exposition du projet « Gangsta Dating Story » au Grand Palais durant Art Capital 2020
2020 : Exposition collective « Corps et émotions » à la galerie Artistic Rezo
2019 : Exposition du projet « Gangsta Dating Story » à la foire internationale P/CAS
2019 : Exposition du projet « Gangsta Dating Story » à la foire internationale YIA
2018 : Exposition du projet « Walking Paris With Love » en Iran durant le festival Art For Peace
2018 : Exposition du projet « MAD MAN » dans la galerie M.A.D de Milan
2016 : Projection de ma série « Bloody Friday » au Festival Photo Montélimar - Presence(s)
2016 : Projection de ma série « MAD MAN » au festival photo "Les Nuits d'Essaouira"
2016 : Exposition collective des lauréats au concours PX3 à l'Espace Beaurepaire Paris
2016 : Projection du projet « Gangsta Dating Story » au festival photo "Les nuits de Pierrevert"
2015 : Exposition de ma série « Alicia » au lycée Vauvenargues Aix en Provence - Festival Photo'Aix
2015 : Exposition du projet « Gangsta Dating Story » au Festival Courthézon - PhotoFeel France
2014 : Exposition du projet « Gangsta Dating Story » au Festival Photo Montélimar - Presence(s)
2013 : Exposition collective "Paris Art Urbain" à l’espace artistique rue Dénoyez Paris 20e
2012 : Exposition espace Beaux repères Paris 10e - Le carnet de route du Che
2011 : Débuts en photographie avec le projet « refaire le parcours du Che » lors d'une traversé en bus de l'Amérique du sud de l' Argentine au Venezuela.
Livres - Publications :
2024 : Publication d'un article dans le blog l'Intervalle
2024 : Publication du livre « Gangsta Dating Story » aux éditions LOCO
2023 : Article en langue Arabe, en marge de mon exposition au festival Xposure Sharjah EAU
2023 : Article en marge de mon exposition au festival Xposure Sharjah EAU
2020 : Couverture du magazine Fotoslovo N°4
2019 : Interview donnée à Singulart en marge de l'événement African Art Fair au Grand Palais ici
2018 : Publication de la série « Walking Paris with love » dans le magazine Link Lens
2018 : Publication de la série « Walking Paris with love » dans le magazine Eyeshot
2018 : Publication de la série GDS dans Open Eye magazine (page 192)
2018 : Publication d'une interview dans la plateforme Singulart.
2017 : Publication de « Gangsta Dating Story » dans le magazine True Africa
2017 : Publication de « Gangsta Dating Story » dans le magazine l'oeil de la photographie
2017 : Publication de « Gangsta Dating Story » dans le magazine portugais P3 Publico
2017 : Publication de la série « Gangsta Dating Story » dans le magazine C41
2016 : Publication de la série "Where is my mind..." dans Lensculture magazine
2016 : Publication de la série "Extasis" + interview dans Private magazine (version française)
2016 : Publication reportage « Bloody Friday » dans Lens Culture magazine et dans HP - De Tijd
2015 : Selectionné pour une collaboration avec Paris book machine 2015 - onestar press
2015 : Première publication portfolio + interview magazine Chasseurs d'images n° 376
Prix :
2024 : Grand vainqueur du concours FotoSlovo
2023 : 3ième place au concours photo APP Mag contest
2021 : Finaliste concours photo Phodar Bulgarie
2017 : 4ième place IPOTY, dans la catégorie Street et Story
2016 : Première place au concours Paris International Photo Awards PX3
2016 : Première place au concours International Photography YouPic
2015 : Lauréat Paris book machine - PARIS PHOTO Grand Palais
2015 : Double mention honorable concours international MIFA Moscow
2015 : Finaliste concours international LensCulture StreetPhotography
2015 : 2ième place concours international « Urban DoArt » - Italie. Ma page photo 51.
2015 : Lauréat 1er prix Biennale Internationale Pleven Bulgarie PHODAR
2014 : Lauréat concours Nokia « Aventures urbaines » PHOTO Mag.
2014 : Première publication PHOTO n° 507.
Autres réalisations :
2024 : Direction artistique et curatoriale de l'exposition « PISPA » à Sharjah UAE
2022 : Fondation du concours photo : Black & White Photo Awards
2020 : Co-fondation du festival de photographie « Selma Photo Nights »
2019 : Direction artistique du festival photo : "Les nuits Photo de Pierrevert"
2018 : Direction artistique du festival photo : "Essaouira nuits Photo"
2018 : Fondation du concours photo : Paris Street Photography Awards
2017 : Fondation du concours photo : Maghreb Photography Awards
Videos :
2024 : Ma conférence sur le thème de la Street Photo en marge du festival Les nuits Photos de Pierrevert - Lien.
2024 : Interview complète donnée à l'African News Agency en marge du festival Xposure
2023 : Enregistrement de l'émission "La photo de rue un art en danger?" sur ODC TV
2021 : Projection du projet Walking Paris With Love au festival Les Rencontres Photo de Marrakech : video
2016 : Bloody Friday & Days After : video
2016 : "MAD MAN, petit essai sur le macabre" : video
2016 : Gangsta Dating Story, essai photographique sur les gangs US, video
2016 : Temps fort festival "Les nuits de Pierrevert" en video
2015 : Temps fort festival PhotAix, Aix en Provence en video
2015 : "Dans la peu d'un Trip Photographer" II : video
2015 : Temps forts Festival Photo Courthézon 26 - 28 juin en video
2014 : "Dans la peu d'un Trip Photographer" I : video
Tirages :
Dans la limite de 8 exemplaires maximum plus 2 épreuves d'artiste, signées et numérotées. Les formats proposés sont de trois et varient selon les photographies et les supports (tirage sur papier Fine Art, contre-collage sur dibond ou caisse américaine...). A commander directement sur ma boutique. Sinon Contactez-moi pour tout complément d'information.